Creisset
L'appellation du village aurait une origine pré-latine (racine kr : rocher, hauteur) correspondant à son site perché à plus de 1 000 m d'altitude. Le nom a évolué au fil du temps : Greissello, Creyssello, Creysset, … Le croissant que l'on voit dans son blason vient probablement de ce qu'à l'époque de l'enregistrement des armes, ce village se nommait assez souvent Croisset. Au XIIIe siècle la seigneurie appartient partiellement au Comte de Provence. Un château (castrum Creycello) est signalé en 1330 sur la commune (on voit encore ses ruines qui surplombent le village, comme le chemin de ronde caladé qui en fait le tour) et plusieurs co-seigneurs se partagent le fief. La peste noire de 1348 décime presque totalement et pour longtemps la population du village. Les principaux seigneurs aux XV et XVIe siècle sont les Sade et les Castellane. A la fin du XVIe siècle, les guerres civiles religieuses atteignent toute la région, les protestants saccagent l'église, qui sera rebâtie en 1630, ainsi que la chapelle Saint-Etienne qui sera restaurée en 1770. A cette époque, la commune compte 173 habitants et 41 maisons, les professions sont essentiellement agricoles ou artisanales : tisseurs, cardeurs, meunier, maréchal-ferrant ... On cultive des céréales, des légumes, des fruits. Cependant, les défrichements excessifs appauvrissent le terroir. Les glissements de terrain sont fréquents. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la population commence à décliner. Le village comptait encore 141 habitants et une quarantaine de maisons en 1891. Suite à la déprise agricole et plusieurs glissements de terrain, il fut progressivement abandonné. Les migrations saisonnières devenant définitives, les derniers habitants quittent le village en 1922. Pendant la seconde guerre mondiale, Creisset a été un centre de résistance important et actif de la vallée de l'Asse, occupé par le maquis Fort-de-France. Puis le village est peu à peu retombé en ruine.